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La fragmentation de l’empire islamique

Cette carte fait partie d’un ensemble de 7 cartes animées portant sur Naissance de l’Islam et l’empire arabo-musulman


Les conquêtes arabes ont atteint leur plus grande extension au milieu du 8e siècle, avec l’aide de contingents berbères à l’ouest et de contingents persans à l’est. L’empire né de ces conquêtes est alors le plus vaste que l’histoire ait connu mais son unité territoriale ne résiste pas au ralentissement des conquêtes.

Les provinces les plus occidentales sont les premières à faire sécession. La grande révolte berbère, qui s’étend de Tanger à la Tripolitaine dans la décennie 740, fait échapper la péninsule Ibérique et l’ouest du Maghreb au contrôle des califes Omeyades établis à Damas. 

Seule la région de l’Ifriqiya, autour de Kairouan, est ramenée dans leur giron.

En 762, le déplacement de la capitale de Damas à Bagdad prend acte du glissement  du centre de gravité de l’empire vers l’est. La ville a été fondée par les Abbasides qui ont renversé les Omeyades et qui incarnent maintenant l’unité de l’islam. 

Au 10e siècle cependant deux autres familles de l’aristocratie arabe prétendent au califat c’est à dire à la domination universelle sur l’islam et à la souveraineté sur l’empire :

- La dynastie chiite ismaïlienne des Fatimides proclame son califat en Ifriqiya en 909.

- Les Omeyyades, descendants de la première dynastie arabe, font de même dans la péninsule Ibérique en 929.

L’unité politique de l’empire n’est cependant pas menacée dans son principe puisque chacune de ces deux dynasties prétend remplacer le califat de Bagdad. 

Mais seuls les Fatimides marchent vers l’Orient : en 969, la conquête de l’Égypte et la fondation du Caire donnent naissance à un empire méditerranéen unifié qui englobe le Maghreb, la Sicile, la vallée du Nil et le sud de la Syrie.

En Orient, le califat abbasside reste encore sans rival mais il doit reconnaître dès le 9e siècle l’autonomie de certains gouverneurs de province comme la dynastie persane des Samanides, en Asie centrale et dans l’Iran oriental.

Au milieu du 10e siècle à Bagdad, les califes abbassides dont le pouvoir s'est affaibli passent sous la tutelle de chefs de guerre persans de confession chiite, les Bouyides. Ceux-ci gouvernent désormais l’Irak et l’Iran au nom du calife.

La fragmentation de l’empire islamique change de nature au xie siècle. À l’exception des Fatimides qui se maintiennent en Égypte, les dynasties arabes nées des premiers temps de l’islam sont renversées ou entièrement dépossédées de leur autorité par des pouvoirs nouveaux.

En Orient, les Turcs Seldjoukides, venus de la steppe asiatique à la tête d’une importante migration de population de pasteurs, imposent leur tutelle au calife de Bagdad. Ils étendent leur domination de l’Asie centrale à la Syrie du nord et amorcent la conquête de l’Anatolie au détriment de l’Empire byzantin.

En Occident, les Almoravides, des Touaregs soulevés au Sahara au nom d’une réforme rigoriste de l’islam, conquièrent l’ouest du Maghreb et bloquent l’expansion chrétienne dans la péninsule Ibérique.

À partir de la fin du 11e siècle, les croisades frappent le Levant puis l’Égypte. La lutte contre ce nouvel adversaire menée par des chefs turcs et kurdes permet à Saladin de réunifier le Proche-Orient sous la bannière Ayyoubide. 

L’empire islamique, définitivement fragmenté, a donné naissance à trois ensembles territoriaux aux destins divergents :

·      L’Orient sous domination turque s’est tourné vers la conquête de l’Inde.

·      L’Occident sous domination berbère fait face à la menace chrétienne au nord.

·      Au Proche-Orient, l’Égypte et la Syrie unifiées face aux croisades, forment désormais le centre de gravité du monde islamique

La survie du califat abbasside jusqu’à la prise de Bagdad par les Mongols en 1258 ne change rien à cette évolution.