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Le séparatisme au Pendjab

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Au nord de l’Inde, dans la province du Pendjab - la « terre des cinq rivières » - cohabitent des musulmans et des sikhs, un groupe religieux qui remonte au 15e siècle.

En 1947, la province est divisée entre le Pakistan et l’Inde, ce qui provoque un exode violent des sikhs contraints de quitter la partie pakistanaise. Ils perdent des terres agricoles riches et d’importants sites sacrés. C’est dans cette évolution que le mouvement séparatiste trouve ses racines.

Au moment de l’indépendance le Shiromani Akali Dal, un parti politique fondé en 1920, espère créer un État sikh en regroupant de nombreux États princiers sikhs, mais le gouvernement indien résiste, car ce serait un précédent dangereux pour un pays séculier qui, de plus, vient de vivre une partition territoriale sur des bases religieuses.

En 1956, est créé un État du Pendjab incluant sikhs et hindous avec comme capitale la nouvelle ville de Chandigarh.

En 1966, l’Haryana, dont la langue majoritaire est l’hindi, est séparé du reste du Pendjab dans lequel les sikhs sont désormais majoritaires. Le partage de la capitale Chandigarh entre ces deux États, ajoute au mécontentement des sikhs.

La prospérité économique générée par la révolution verte à partir de 1965 ne met pas un terme aux revendications des sikhs. Celles-ci se radicalisent en particulier sous la direction du leader religieux, Jarnail Singh Bhindranwale tandis que les actes terroristes et les violences entre hindous et sikhs se multiplient dans des années 1980.

À partir de 1981, l’homme d’affaires et citoyen américain, Ganga Singh Dhillon, appelle à la création d’un État indépendant, le Khalistan, « la terre des purs » avec son propre drapeau, sa monnaie et un statut indépendant aux Nations Unies. Le gouvernement indien soupçonne le Pakistan d’encourager ce mouvement séparatiste et le terrorisme.

Le 5 juin 1984, l’armée prend d’assaut le temple d’or d’Amritsar devenu le quartier général armé de Bhindranwale. Cette « Opération Bluestar » dans un site sacré provoque une très forte indignation ; des sikhs se mutinent dans l’armée, d’autres démissionnent de l’administration, d’autres renoncent à leurs distinctions honorifiques. En octobre 1984, le premier ministre indien Indira Gandhi est assassiné par ses gardes du corps sikhs, ce qui, en retour, déclenche des massacres de sikhs à Delhi et créé de nouvelles tensions religieuses.

De 1987 à 1991, la conduite d’une politique d’apaisement : nouveaux accords signés avec Dehli, visites symboliques de chefs d’État au temple d’or mais aussi l’usage de la force ont mis fin au mouvement pour la création du Khalistan. Pour autant, des opérations militaires comme les « Black Thunder » à nouveau dans le temple d’Amritsar ne font qu’aliéner les sikhs. Elles ont créé un sentiment de persécution et renforcé l’identité communautaire d’une minorité qui se sent vulnérable.