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Jérusalem ottomane (16e – 19e siècles)

Cette carte fait partie d’un ensemble de 12 cartes animées portant sur Jérusalem histoire d’une ville-monde


Après deux siècles et demi de domination mamelouke, Jérusalem passe en 1516 sous la bannière ottomane. Désormais, elle n’obéit plus aux ordres du Caire mais à ceux d’Istanbul, la capitale de l’Empire ottoman. Plus précisément, jusqu’en 1872, le canton de Jérusalem fait partie de la grande province de Damas. Mais la ville jouit du statut de ville sainte, comme La Mecque, Médine ou Hébron, ce qui lui confère un certain nombre de privilèges.

Le passage de la souveraineté mamelouke à la souveraineté ottomane est cependant marqué par une forte continuité, dont la meilleure preuve est l’embellissement harmonieux  du Haram Al-Sharif. Au début du 14e siècle, le sultan mamelouk al-Nasir Muhammad avait fait restaurer la coupole du dôme du Rocher, édifier le grand portique à l’ouest de l’esplanade et le minaret de la porte de la Chaîne. Deux siècles plus tard, le sultan ottoman Soliman le Magnifique a quant à lui fait remplacer les mosaïques qui ornaient le dôme du Rocher par des céramiques polychromes à la mode iranienne.

C’est surtout pour la restauration des murailles que l’on célèbre la mémoire de Soliman. Par ce geste architectural grandiose le sultan n’a pas seulement cherché à protéger les citadins de Jérusalem des quelques tribus bédouines des environs, il a surtout voulu « couronner Jérusalem » sur un plan symbolique en se plaçant dans la filiation de Salomon, premier roi bâtisseur mythique de Jérusalem, dont le Coran fait un prophète et dont le sultan porte le prénom. Haute de 12 mètres en moyenne, longue de 4 kilomètres, hérissée de 34 tours et percée de 7 portes, la muraille de Soliman reprend peu ou prou le tracé de l’ancienne enceinte ayyoubide érigée puis démantelée au début du 13e siècle. Ce chantier colossal, lancé en 1537, est achevé en moins de quatre ans.

Au même moment Soliman ordonne la restauration de l’aqueduc qui amène à Jérusalem les eaux stockées à 11 km plus au sud dans trois immenses bassins situés entre Bethléem et Hébron. Il fait ériger neuf fontaines publiques, dont quatre fontaines d’ablution sur l’esplanade des Mosquées et cinq fontaines destinées à assurer les besoins domestiques en eau potable de toute la population de Jérusalem, estimée alors à 15.000 habitants, dont environ 75% sont musulmans, 15% chrétiens et 10% juifs.

Les communautés juives et chrétiennes ont l’autorisation d’entretenir leurs bâtiments existants mais ils ne peuvent pas les agrandir ou en construire de nouveaux. En 1549 la Custodie franciscaine, en charge des lieux saints catholiques, quitte son quartier général situé sur le mont Sion à proximité de la Tombe de David pour s’installer dans le couvent du Saint-Sauveur, qu’elle occupe encore aujourd’hui. En 1613, la communauté arménienne reçoit le privilège d’entretenir la petite chapelle de l’Ascension située au sommet du mont des Oliviers. En 1719 le dôme du Saint-Sépulcre est restauré. Pourtant, malgré son prestige demeuré intact, Jérusalem demeure à l’écart des préoccupations occidentales jusqu’au début du 19e siècle.