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Affrontements communautaires dans l’Inde postcoloniale

Cette carte fait partie d’un ensemble de 10 cartes animées portant sur Histoire de l’Inde contemporaine


Depuis l’indépendance, l’Inde est un État « laïque » qui garantit le respect de toutes les religions.

Ce choix devait mettre fin à la longue histoire de violences entre hindous et musulmans qui ont marqué la période coloniale et qui, pour les Indiens, était le résultat de la politique britannique consistant à « Diviser pour régner ».  

Pourtant, les violences n’ont pas cessé avec le départ des Britanniques. Au contraire, depuis les années 80, elles sont devenues endémiques et touchent également les sikhs, les chrétiens et même les hindous des basses castes.

Les affrontements communautaires sont en majorité un phénomène urbain. L’État le plus touché est l’Uttar Pradesh, suivi par le Maharashtra, le Gujarat, le Karnataka, le Bihar, le Bengale, le Jammu et Cachemire, le Madhya Pradesh et le Karnataka.

Cette persistance des tensions communautaires et des violences ethniques dans un pays fier d’être une mosaïque religieuse, linguistique, ethnique, présente une menace critique pour son unité et son système « laïque ».

Cette violence communautaire trouve parfois sa source dans les questions religieuses ; ainsi, en 1992, la destruction de la mosquée d’Ayodhya par des hindous déclenchent des émeutes à grande échelle, notamment dans la ville de Bombay.

Mais la violence est de temps en temps orchestrée par les élites politiques qui attisent la rivalité entre les communautés pour servir leurs intérêts électoraux.

Les partis politiques comme le Jana Sangh, le Bharatiya Janata Party, le Vishwa Hindu Parishad nourrissent l’animosité des hindous envers les musulmans en rappelant la longue domination de l’Inde par les Moghols entre les 16e et 19e siècles et préparent le terrain aux affrontements intercommunautaires.

La politique de discrimination positive de l’État en faveur des minorités pour promouvoir la mobilité sociale et l’égalité, génère également la colère contre les communautés qui en bénéficient. La minorité musulmane, qui représente 13% de la population, est l’objet de cette colère comme les membres des basses castes parmi les hindous.

Le Bharatiya Janata Party, qui est au pouvoir à Delhi, a bloqué un projet de loi sur la « Prévention de la violence Communautaire » au prétexte qu’il constituait un empiètement sur le pouvoir des États. Cette politique témoigne de l’inefficacité du gouvernement central et des États à faire respecter la loi et à maintenir l’ordre, et rend utopique l’établissement d’une société pluraliste à l’abri de la violence.