Le cadre géographique du récit de l’Exode

À la fin du livre de la Genèse, Jacob, petit-fils d’Abraham, se rend en Egypte avec tout son clan pour échapper à la famine qui règne dans le pays de Canaan.

Le livre de l’Exode, quant à lui, raconte ce qu’il advint aux lointains descendants de Jacob, toujours installés en Egypte après plusieurs générations, mais désormais réduits en esclavage.

D’après le récit biblique, Dieu confie à Moïse et à son frère Aaron la mission de faire sortir les Hébreux d’Egypte pour les conduire vers la terre de Canaan. Face à la résistance de Pharaon [identifié par certains biblistes avec Ramsès II], Dieu effectue des prodiges et inflige aux Egyptiens ce qu’on appelle les dix plaies d’Egypte.

Les Hébreux réussissent alors à partir, mais sont poursuivis par l’armée égyptienne. S’ensuit l’épisode célèbre où la mer s’ouvre devant le peuple d’Israël pour le laisser passer, tandis qu’elle se referme sur les Egyptiens. Cette mer est généralement identifiée à la mer Rouge.

La route la plus rapide pour se rendre du nord de l’Egypte en Canaan est la route de la côte méditerranéenne, assez éloignée de la mer Rouge. Mais Canaan est alors sous la coupe de l’Egypte, et cette route est surveillée par des garnisons établies dans des forteresses.

En s’appuyant sur les données des livres de l’Exode et des Nombres, les biblistes reconstituent deux tracés pour l’itinéraire emprunté par les Hébreux : le premier les aurait conduits au sud de la péninsule du Sinaï, jusqu’à la montagne nommée en arabe Djebel Moussa (« la montagne de Moïse »), lieu supposé de la révélation de la Loi divine à Moïse.

Après cette révélation de la Loi de Dieu, les Hébreux reprennent leur route et parviennent aux portes de la terre promise, au sud du désert du Néguev. 

Le second itinéraire serait passé beaucoup plus au nord et aurait été parallèle à la route de la côte, aboutissant à la montagne du Djebel Helal.

Le livre des Nombres [chapitres 13–14] nous dit qu’ensuite, malgré les miracles accomplis par Dieu, les Hébreux se révoltent contre lui et contre Moïse et que, pris de peur, ils refusent de pénétrer en Canaan. Ils sont alors condamnés à errer quarante ans dans le désert.

lls descendent vers le golfe d’Aqabah puis remontent en direction du nord, soit par la vallée dite de la Arabah, reliant le golfe d’Aqabah à la mer Morte, soit par une route plus montagneuse à l’est, à la limite de l’Arabie.

Ils parviennent au sud-est de la mer Morte, et rejoignent finalement la rive orientale du Jourdain, qu’ils devront  traverser pour entrer dans la terre promise.

Le récit de l’Exode est le fondement de la fête de la Pâque juive, et par conséquent de la Pâque chrétienne. Pourtant, d’après la plupart des archéologues et des biblistes, la réalité historique de cet évènement est fortement sujette à caution. Certains documents égyptiens mentionnent toutefois des fuites ponctuelles d’esclaves originaires du Levant. Il est possible que le récit de l’Exode soit issu de la mémoire d’un petit groupe qui aurait fait une telle expérience. Celle-ci aurait ensuite été transformée en événement fondateur pour toute la nation.