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Les accords Sykes-Picot

Cette carte fait partie d’un ensemble de 18 cartes animées portant sur Le Proche-Orient depuis le début du XXe siècle


Dès la fin de l’année 1915, le Français François Georges-Picot et l'Anglais Mark Sykes sont chargés par leurs gouvernements respectifs de négocier le partage des zones d'influence française et britannique dans l'Orient arabe, tout en prenant en compte les vagues promesses faites par les Anglais au Chérif Hussein.

Hussein pense avoir négocié la réalisation d’un grand État arabe indépendant, avec une coopération technique britannique pour les vilayets de Bagdad et Bassora, et une réserve, à discuter ultérieurement, concernant les intérêts de la France dans les vilayets de Beyrouth et d'Alep.

Mais l'accord « Sykes-Picot » de mai 1916 prévoit trois types de zones :

- Des zones de contrôle direct. Elles recouvrent le littoral du Liban et de la Syrie ainsi que la Cilicie pour la France, et pour la Grande-Bretagne, le sud de la Mésopotamie ainsi que l'enclave de Haïfa et d’Acre.

- Une zone arabe indépendante, destinée à répondre aux promesses faites à Hussein, mais placée partie sous influence française, partie sous influence britannique.

- Enfin, la zone palestinienne. Elle est revendiquée par les deux puissances, qui finalement prévoient de la placer sous une administration internationale qui devra être garantie par la Russie.

L’objectif des Anglais reste malgré tout de limiter l'influence française au Proche-Orient. En 1917, ils informent Faysal, le fils du Chérif Hussein, du sens général de l’accord, et le poussent à devancer les Français à Damas. Les troupes britanniques sont donc seules à manœuvrer à l'Ouest du Jourdain au moment de la défection russe dans la guerre, et, armée de la Déclaration Balfour, Londres est en mesure de remettre en cause l’internationalisation de la Palestine.

En mars 1920, malgré un compromis conclu entre Faysal et Clemenceau sur l’avenir de la Syrie et du Liban, les nationalistes arabes de Damas proclament Faysal roi d'une Syrie indépendante, en même temps qu'ils plaident pour l'indépendance de l'Iraq. Mais lors de la conférence de San Remo en avril, Français et Anglais s’accordent pour établir leurs mandats. La France, soucieuse d'obtenir des garanties sur la frontière franco-allemande, accepte l'idée d'un mandat britannique sur la Palestine, agrandie au Nord pour assurer au foyer national juif ses ressources en eau, et sur la Mésopotamie, étendue à la région de Mossoul, contre une participation française à l'exploitation du pétrole. Les Britanniques parviennent à faire également valoir le principe de la continuité territoriale entre leurs deux mandats en Mésopotamie et en Palestine.

Le mandat français recouvre le Liban et la Syrie tandis que la Turquie parvient à conserver la Cilicie.