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Le Proche-Orient depuis 1945

Cette carte fait partie d’un ensemble de 18 cartes animées portant sur Le Proche-Orient depuis le début du XXe siècle


En 1945, les États de l'Orient arabe ont deux objectifs principaux : l'unité arabe, dont la création de la Ligue arabe semble constituer une première étape, et l'indépendance.

La France est la première à devoir se plier aux revendications indépendantistes, et ses troupes évacuent le Liban et la Syrie à la fin de l'année 1946.

La Grande-Bretagne, de son côté, signe un traité d'alliance avec la Transjordanie, qui devient le Royaume de Jordanie en 1947, tandis que le Soudan, l'Égypte et l'Irak s'affranchissent définitivement en 1956 et en 1958. Dans le reste de la région, les indépendances sont plus tardives : 1961 pour le Koweït, 1967 pour Aden et le Yémen du Sud, 1971 pour les émirats du Golfe.

Pour l'heure, c'est en Palestine, en 1947, que l'histoire du Proche-Orient bascule. Au lendemain de l'Holocauste, les États-Unis appuient les revendications sionistes, inaugurant ainsi leur entrée en scène dans la région. Impuissants à trouver une solution sur le terrain, les Britanniques remettent le dossier à l'ONU, qui vote, en février 1947, un plan de partage du territoire entre Juifs et Arabes.

Le 14 mai 1948, la proclamation de l'État d'Israël, aussitôt rejeté par les Arabes de la région, provoque le début du long conflit israélo-arabe.

La première défaite arabe pousse les militaires à investir peu à peu le pouvoir en Égypte et en Syrie, qui deviennent les ténors du nationalisme arabe. En 1956, à l'occasion de la crise de Suez, Nasser s'impose véritablement et accepte en 1958 une union avec la Syrie. Mais l'échec de cette jeune République Arabe Unie, trois ans plus tard, suivi des progrès du parti Baas en Syrie et en Irak, témoignent du déclin du nationalisme arabe face à l'affirmation des personnalités nationales, et on assiste à une véritable « guerre froide arabe » durant les années soixante.

Après l'humiliante défaite face à Israël en 1967, le mythe de l'unité arabe est définitivement ébranlé. La revanche syro-égyptienne de 1973 est un échec, et les années 1970 sont marquées par le déclenchement de la guerre au Liban, ainsi que par les accords de Camp David qui permettent la normalisation des rapports entre l'Égypte et Israël.

Décrédibilisé alors que la question palestinienne s'enlise, l'arabisme laisse la place à l'islamisme, qui s'affirme en dépit de la répression dont il est l'objet. L'influence grandissante de l'Arabie saoudite qui bénéficie de la rente pétrolière, et la révolution fondamentaliste iranienne en 1979 accompagnent cette évolution. Après le terrible conflit qui, dans les années 1980, l'oppose à l'Iran, l'Irak, dernier bastion de l'arabisme vindicatif, met encore en exergue les divisions de l'Orient arabe lors des deux guerres du Golfe, en 1991 et en 2003.

Quant aux Palestiniens, véritablement isolés face à Israël, ils s'engagent à partir de 1987 dans une insurrection quasi-permanente appelée « Intifada », ou « Guerre des pierres », pour  le droit à un État. Avec le maintien de situations précaires, notamment au Liban et en Irak, le difficile règlement du dossier israélo-palestinien semble constituer, dans des délais incertains, la clé de la stabilisation du Proche-Orient.