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Le pétrole au Proche-Orient

Cette carte fait partie d’un ensemble de 18 cartes animées portant sur Le Proche-Orient depuis le début du XXe siècle


Depuis les premiers repérages de gisements dans la région de Mossoul au début du XXe siècle, le pétrole est devenu progressivement un enjeu économique et stratégique fondamental du Proche-Orient.

Les puissances européennes ont investi dans le pétrole proche-oriental dès 1912, au sein de la Turkish Petroleum Company. La découverte de gisements exploitables en Irak en 1927 conduit à la construction du premier oléoduc pour acheminer le pétrole vers la Méditerranée. 

Dans les années 1930, les compagnies pétrolières américaines se déploient également dans la région, notamment en Arabie saoudite où elles sont en situation de monopole.

Mais c’est après la Seconde Guerre mondiale que l’économie pétrolière du Proche-Orient connaît un développement considérable. La demande mondiale de pétrole explose tandis que croît la part des pays du Golfe dans l’approvisionnement des pays occidentaux. En position de force, les États de la région regagnent progressivement le contrôle de leurs ressources naturelles, à la fois symbole et moyen du mouvement de décolonisation.   

En 1960, pour faire face à la domination du marché par les grandes compagnies étrangères et participer au contrôle des prix, l'Arabie saoudite, l'Irak et le Koweït participent à la fondation de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole. L'arrivée sur le marché des Émirats arabes unis, puis du Sultanat d'Oman, renforcent encore l'importance pétrolière de la région.

Dans cet Orient perpétuellement en conflit, l'or noir constitue souvent le « nerf » de la guerre. Détentrice des plus importantes réserves mondiales en hydrocarbures, l'Arabie saoudite utilise, via l'OPEP, l'arme pétrolière contre les alliés d'Israël, provoquant en 1973 le premier choc pétrolier.

L’instabilité de la région pèse également sur la sécurité de l'écoulement pétrolier.

Le premier oléoduc qui achemine le pétrole irakien vers la Méditerranée a dû être fermé, sur sa branche sud, au lendemain du premier conflit israélo-arabe, confirmant pour les États-Unis la nécessité d'en construire un nouveau, le Tapline.

À cette époque, la quasi-totalité du pétrole s'écoule encore directement par le détroit d'Ormuz, empruntant le canal de Suez pour le ravitaillement de l'Europe et des États-Unis.

Après la guerre de 1967 et jusqu'en 1975, l'Égypte ferme le Canal de Suez, obligeant les pétroliers à contourner l'Afrique. Mais, durant cette période, elle organise l'avenir en construisant, en association avec les pays du Golfe, un nouvel oléoduc qui permet de compenser les capacités limitées du Canal.

En Irak, la guerre avec l’Iran et la tension avec la Syrie coupent les possibilités d’écoulement vers le Golfe et la Méditerranée, nécessitant la construction d’un nouvel oléoduc vers l’Arabie saoudite et à travers le territoire de la Turquie.

L'Égypte, la Turquie, mais surtout l'Arabie saoudite, occupent ainsi une place cruciale dans l'acheminement et le contrôle des ventes du pétrole. Mais les grandes puissances sont aussi amenées à intervenir régulièrement afin de garantir la sécurité des acheminements pétroliers ainsi que l'intégrité territoriale de certains États, comme au Koweït en 1991.